III - Freewares/sharewares et monde médical

1 - Qui développe ?
S'il n'y a pas de profil type, on va volontiers retrouver des caractéristiques communes chez les développeurs comme la curiosité, l'envie de partager, le besoin de créer et de s'approprier l'outil informatique.
Les généralistes comme les spécialistes, les libéraux comme les salariés peuvent se mettre à la programmation. Ce n'est qu'une affaire de goût personnel et non lié à la fonction, au statut, aux connaissances ou aux diplômes.

Tout médecin peut-il devenir programmeur ?
Certainement.
Les résultats dépendront de son investissement en temps, de sa capacité à acquérir des langages de programmation ou à maîtriser des outils de développement.
Certains types de logiciels ( avec exécutable, dll etc..) nécessitent un investissement très important avant d'obtenir un résultat satisfaisant, mais il n'y a alors aucune limite à l'imagination.
D'autres plus simples, se rapprochant plus de la gestion de documentation (Excel, Access, html..) seront faciles à acquérir mais ne pourront répondre à des demandes spécifiques ou complexes.

Qui sont les auteurs de logiciels médicaux ?
La majorité des free/sharewares médicaux que je connais sont produits par des médecins : et cela semble naturel, ils sont les mieux placés pour connaître les besoins particuliers de leurs confrères, leurs façons de fonctionner.
Les connaissances médicales parfois nécessaires à la réalisation de certains logiciels sont primordiales et pas à la portée du premier programmeur non-médecin.

Toutefois, on découvre sur la Toile, des logiciels médicaux réalisés par des non-médecins, en général ceux-ci sont plutôt destinés au grand public comme des logiciels de diététique, de gestion de pharmacie personnelle.

2 - Sur quelle plate-forme ?
Le monde informatique voit s'affronter deux plate-formes principales depuis 20 ans au niveau de l'ordinateur de bureau : le PC et le système d'exploitation de la série Windows opposé à Apple et le système d'exploitation Mac Os.
L'inconvénient pour l'utilisateur final étant la quasi-incompatibilité entre les deux hormis des logiciels plus proches de la documentation que du logiciel, développé sous Excel ou en HTML.
Depuis une décennie, un outsider est venu troubler ce duo, le système d'exploitation " open source " Linux tournant sur PC, s'il a réussi une belle percée dans le monde de l'entreprise, force est de constater qu'au niveau grand public, l'engouement des années 2000-2001 semble être retombé.

Au niveau médical, le constat est encore plus sévère, puisque la majorité des projets d'envergure stagnent (Freemed : gestion de cabinet, projet international) ou ont été abandonné (LinuxMed du Dr Cadic : gestion de cabinet, projet français)
Sesam-Vitale n'est toujours pas utilisable sous Linux, 4 ans après son lancement !

A côté des ordinateurs de bureau (portables compris), on assiste depuis 4-5 ans à une belle percée des outils de poche appelés PDA ( Personal Digital Assistant )
Simple gadget ou outil indispensable au médecin nomade, le Psion a connu son heure de gloire mais le développement de celui-ci est abandonné depuis quelques mois, mis à mal par Palm OS (Palm, Handspring), mais qui est sérieusement concurrencé depuis la fin de l'année 2001 par le système d'exploitation de Microsoft, Pocket PC2002 (dérivé de Windows CE) qui à toute les chances de s'imposer car les données de votre ordinateur PC sont immédiatement exploitables par ces nouveaux PDA (HP, Casio, Nec, Compaq, Toshiba…), malgré des tarifs élevés (800 à 1000 euros)

Pourquoi telle plate-forme ?
Le médecin qui développe va choisir la plate-forme qu'il connaît en général.
Si les Mac ont toujours connu un % de médecins utilisateurs plus important que la population générale, il faut reconnaître que les outils de développement, la documentation en librairie ou en ligne sont plus rares, plus difficiles d'accès, plus rarement francisés : ceci explique le peu d'utilitaires réalisés par des médecins " macophiles ".
Développer sur PC est assez aisé aujourd'hui tant les outils et les sources d'information sont à portée de clic, souvent en langue française.
Nombreux sont les outils de développement gratuits (même chez Microsoft).

De plus, il est souvent plus motivant pour un développeur de se dire que son produit est susceptible d'intéresser 10 000 personnes plutôt que 1000 ou 100 selon la plate-forme de développement.
La satisfaction retirée en est plus grande par le nombre de retours plus conséquent.
Ceci est encore plus vrai si le logiciel est payant.

La percée prévisible des Pocket PC devrait voir apparaître rapidement des free/sharewares médicaux spécifiques (à l'instar des produits commerciaux comme le Vidal ou le Guide de Thérapeutique déjà disponibles)