Article 50
Secret partagé avec
les médecins conseils de la sécurité sociale
(article R.4127-50 du code de la santé publique)
Le médecin doit, sans céder à aucune demande abusive, faciliter l'obtention par le patient des avantages sociaux auxquels son état lui donne droit.
A cette fin, il est autorisé, sauf opposition du patient, à communiquer au médecin-conseil nommément désigné de l'organisme de sécurité sociale dont il dépend, ou à un autre médecin relevant d'un organisme public décidant de l'attribution d'avantages sociaux, les renseignements médicaux strictement indispensables.
Commentaires
Aider un malade à obtenir les avantages auxquels son état lui donne droit est un devoir pour le médecin car ils constituent souvent la condition sine qua non pour qu'il puisse suivre sa prescription. Cette démarche ne doit donc pas être considérée comme facultative et accessoire, mais comme faisant partie de la prise en charge du patient ; il importe donc que le médecin maintienne à jour ses connaissances dans ce domaine.
Dans certains cas, il peut se retrouver dans une situation inconfortable parce que des malades, de bonne ou de mauvaise foi, s'attribuent des droits qu'ils n'ont pas. Malgré les difficultés que cela peut susciter, il ne doit céder à aucune demande abusive et ne saurait être complice d'une fraude. Sa signature engage sa responsabilité et la production de faux certificats est lourde de conséquences (art. 28) : elle porte atteinte à la dignité de la profession et expose le médecin à des poursuites pénales . Le grand nombre de certificats qu'il est amené à établir ne doit pas estomper la gravité de cet acte médical ni le conduire à une certaine légèreté. Il doit rester vigilant à ce propos.
La contrepartie de cette attribution d'avantages sociaux prévue dans le deuxième alinéa de cet
article 50 est l'exercice d'un contrôle possible par la sécurité sociale ou les autres organismes publics qui décident de leur attribution. Tous renseignements et tous documents d'ordre médical, individuel ou général, seront
communiqués, sauf opposition du patient, aux praticiens conseils en charge du contrôle, dans le respect des règles du "secret
partagé" (voir note 1) et de la déontologie. Le médecin doit satisfaire à cette obligation mais ne fournit au médecin conseil que les documents strictement nécessaires pour mener à bien sa mission.
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Notes
(1) Marcelli A., Le secret partagé, mai 1998, http://www.conseil-national.medecin.fr
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