Freewares et Sharewares pour le médecin
Le point sur ces logiciels, où les trouver ?

Président de Séance :
Docteur Gérald Bernardin, Médecin Généraliste, auteur du site http://www.masef.com  et de plusieurs logiciels médicaux (OrthophoNet, MédiNet, CDMed, Déonto..)
Intervenant :
Dr Gilles Perrin, Médecin Généraliste, auteur du site Cyberdoc

Plan
Introduction
Quelques notions de base
Définitions
Situation actuelle
Qui développe ?
Quelles plates-formes ?
Quels langages de programmation ?
Pour qui ?
Pourquoi développer des logiciels
Quels types de logiciels
Quelques familles de logiciels
Comment et où les trouver ?
Quelles garanties pour le développeur ?
Quelles garanties pour l’utilisateur ?
Avantages/inconvénients par rapport aux produits commerciaux ?
Conclusion

I - Introduction

Avec Internet, la diffusion des Freewares et des Sharewares augmente. Des médecins passionnés d'informatique développent des utilitaires médicaux pour eux-mêmes ou à destination de leurs confrères.
Nous allons faire le point sur ces logiciels, leurs intérêts, leurs limites, les lieux où les télécharger.
Nous n'aborderons que les utilitaires de langue française.


II - Freewares/sharewares : quelques notions de base

1 - Historique
Au début des années 80, l'informatique est avant tout affaire de professionnels. Les ordinateurs sont encore rares, les logiciels tout autant. Les compatibles PC émergent doucement de même que les Apple, la demande en logiciels va croître au fur et à mesure de la démocratisation de l'informatique. Les logiciels restent toutefois très coûteux (plusieurs milliers de francs à l'époque).
Andrew Fluegelman, en 1982 éditeur de PC Magazine aux Etats-Unis, écrit un programme appelé PC Talk, il le distribue volontiers à ses proches et collaborateurs en les incitant à faire de même.
L'idée originale de Fluegelman est de demander une rétribution uniquement si les utilisateurs décident de garder PC Talk et de l'utiliser régulièrement.
Contre toute attente, les utilisateurs lui envoient de l'argent!
Il baptise alors Freeware ce mode de distribution, contraction de free = libre et ware pour software = logiciel. Libre concernant le mode de distribution.
Un concept est né.
Parallèlement, Jim Button (Knopf de son vrai nom) distribue à la même période une base de données, Easy Life, et demande 10 $ à celui qui veut être archivé sur une mailing-list afin d' obtenir des mises à jour.
Les deux hommes se rencontrent en juillet 82, et décident de distribuer ainsi leur deux produits, l'enregistrement étant fixé à 25 $. Easy Life est renommé pour l'occasion PC File.

D'autres auteurs décidèrent alors de distribuer leurs logiciels de cette façon. Les magazines et les clubs informatiques de l'époque, séduits par ce concept, contribuèrent largement à son succès.
En 87, PC File comptait un million d'utilisateurs!
Un autre auteur, Bob Wallace, décida de distribuer son traitement de texte PC Write sur un mode très proche, diffusion libre mais l'utilisateur désirant continuer à utiliser son produit devait s'enregistrer et payer.
Le terme Freeware ayant été déposé, il nomma son mode de distribution Shareware, "share" pour "partage" et "ware" pour "software".

Une certaine confusion apparait sur le terme freeware qui pour vous signifie logiciel gratuit, alors que Fluegelman et Button réclamaient 25 $!
Il faut considérer qu'à l'époque cette somme modique correspondait aux frais de gestion et d'expédition. Le logiciel était bien gratuit, seul le mode de distribution nécessitait une rénumération.
Ce qui est toujours le cas aujourd'hui, vous pouvez achetez des compilations de freewares sur CDrom qui coutent quelques dizaines de francs. De même, vous téléchargez sur Internet des freewares qui entrainent un coût de communication.

Ce que changea Wallace avec son shareware c'est qu'il réclamait une rétribution pour l'utilisation de son logiciel et non pas uniquement pour couvrir les frais de distribution.
C'est ainsi qu'apparurent les premières restrictions d'utilisation du logiciel, soit au niveau de ses fonctions, soit dans le temps
Les auteurs toujours plus nombreux, l'informatique prenant son envol, des clubs informatiques, des revues, puis des distributeurs professionnels entreprirent de diffuser freewares et sharewares.
A l'époque, seule la disquette permettait la distribution des utilitaires.
Rapidement, des distributeurs peu consciencieux commencèrent à distribuer des produits de piètre facture réalisés par des auteurs plus intéressés par la rémunération que le partage des connaissances ou la qualité.
En 1987, pour mettre un peu d'ordre dans la jungle naissante, à l'initiative de Nelson Ford, des auteurs professionnels aux Etats-Unis organisèrent une Convention du Shareware et fondèrent l'Association of Shareware Professionnel (ASP)
L'ASP imposa des normes aux auteurs et aux distributeurs ainsi que les définitions de shareware (libre essai) et freeware (gratuit) dans leur sens actuel.

A la fin des années 80, début des années 90, le freeware/shareware se mondialise grâce à la diffusion des premières compilations sur CDRoms et la possibilité de télécharger des logiciels sur des serveurs BBS.
Le shareware pénètre l'Europe dès 1986 grâce aux magazines informatiques à quelques associations pionnières et quelques distributeurs professionnels comme Micro Application ou Sybex qui diffusèrent les premières compilations sur CDRoms en grande surface et permirent ainsi à des milliers d'utilisateurs de découvrir ce concept.
Aujourd'hui, malgré Internet et les milliers de sites consacrés aux freewares/sharewares, les magazines informatiques jouent encore un rôle important dans la diffusion des sharewares au travers de compilations régulières.
Des Associations d'auteurs comme l'AFAS (http://www.afas-fr.org), le RUSh (http://www.rushweb.org) sont apparues dans notre pays.
Des magazines informatiques comme Freelog, Logiciels PC, PC' Sharewares ou des sites comme Anshare (http://www.telecharger.fr) ou Espace francophone (http://espacefr.com) contribuèrent largement à l'essor francophone
Les auteurs français depuis 3-4 ans sont de plus en plus nombreux à proposer des produits de qualité.
C'est dans ce contexte que sont apparus les premiers freewares/sharewares médicaux..